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Sécurité

Lettre au Préfet de Police

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Le sénateur du Val-de-Marne, Christian Cambon, et le Maire de Saint-Maurice, Igor Semo, ont écrit une lettre au Préfet de Police. Ils souhaitent, en effet, appeler son attention sur la dégradation de la sécurité telle que les Mauritiens et leurs élus la ressentent et la déplorent, et lui demander de tirer les conséquences de cette situation nouvelle.

« Monsieur le Préfet de Police,

Au cours des derniers mois, la ville de Saint-Maurice a été le théâtre de plusieurs rixes, impliquant de jeunes individus n’y résidant pas. Ces incidents – qui auraient pu être d’une plus grande gravité – soit s’apparentent à des règlements de comptes, soit relèvent du droit commun (vols, harcèlement, etc.).

Ces événements suscitent beaucoup d’inquiétudes par leur caractère d’abord inhabituel, puis, désormais, répétitifs, sans que la réponse apportée semble à la hauteur de l’attente des concitoyens. Ces derniers n’exigent pas seulement que les agresseurs soient démasqués et punis. Ils espèrent surtout que de telles rixes ne se reproduiront plus sous leurs fenêtres. Et cet espoir repose sur la prise de mesures fortes, seules susceptibles de décourager d’éventuelles velléités d’y revenir.

La ville de Saint-Maurice, de ce point de vue, a pris toutes les décisions qui relevaient directement de ses compétences : renforcement des effectifs de police municipale (dans un contexte d’autant plus délicat que nombre de communes franciliennes recrutent elles aussi), extension des horaires de service, réorganisation des missions pour développer sa présence sur le terrain, extension du réseau de vidéoprotection (près de 80 caméras aujourd’hui en fonction).
Quelle que soit la volonté de la Ville de garantir aux Mauritiens la sécurité à laquelle il est naturel de prétendre, elle ne peut pas être la seule à adapter ses dispositifs aux menaces qui émergent.

Malgré l’entente excellente qui règne entre les services de la Préfecture de Police – dont il faut saluer le grand professionnalisme et la grande réactivité – et ceux de notre commune, force est de constater que la Police Nationale, faute des moyens humains nécessaires et disponibles, ne peut remplir toutes les missions qu’on attend d’elle.

Non à la diminution des effectifs

La présence de patrouilles, la nuit, dans nos rues, est un élément décisif en terme de prévention, de dissuasion et de confiance des habitants dans leur police. Or, depuis de nombreuses années, les effectifs du commissariat de Charenton-le-Pont dont nous dépendons n’ont cessé de diminuer, au point, parfois, de rendre impossible la mise en fonction d’un véhicule de permanence.

Il faut, alors, s’en remettre aux renforts issus des autres commissariats de proximité, voire du département. La mission de prévention, par conséquent, devient impossible, ce qui nourrit le sentiment d’insécurité des concitoyens.

Cette diminution des agents affectés à notre commissariat est directement liée à la réputation de calme dont nos deux communes, Saint-Maurice et Charenton-le-Pont, ont longtemps joui. Il y a, sans aucun doute, des priorités plus urgentes dans d’autres villes du Val-de-Marne. Pour autant, nous ne sommes pas à l’abri des phénomènes précédemment décrits et de certains trafics qui prospèrent très, trop, visiblement : ils donnent une image d’impunité très regrettable.

Cette évolution a d’ailleurs récemment abouti à la mise en oeuvre d’un Groupe de Partenariat Opérationnel (GPO) dans un quartier de la commune, dont les résultats particulièrement positifs incitent à demander le renouvellement dans un autre secteur.

Pour conserver – voire regagner – la confiance des concitoyens, il faut cesser de considérer que Saint-Maurice et Charenton-le-Pont sont à l’abri d’une insécurité qui, loin de reculer si nous devons en croire les statistiques communiquées par le ministère de l’Intérieur lui-même, a tendance à progresser sensiblement dans le Val-de-Marne. Il est plus que nécessaire de rendre à notre commissariat les moyens humains qui, de toute évidence, lui font aujourd’hui défaut.

Nous voulons ainsi connaître les décisions que vous entendez prendre pour rassurer nos concitoyens et permettre à chacun de jouer pleinement le rôle préventif essentiel qui est le sien.

Christian Cambon, Igor Semo. »